
Léonce Schwartz, grand-père d’Anne Sinclair fut arrêté le 12 décembre 1941 par les allemands avec la complicité de la police française. Cet épisode peu connu de l’occupation allemande a eu lieu six mois avant la rafle du Vélodrome d’Hiver.
Son grand-père faisait partie d’un groupe de plus de sept-cents français juifs envoyés dans le camp de Royallieu près de Compiègne. La sélection s’était faite sur la situation sociale des intéressés. Tous étaient médecins, avocats, chefs d’entreprise, certains avaient fait la première guerre mondiale, d’autres venaient d’être démobilisés. Ils ont été rejoints par un groupe de trois cents juifs venus de la prison de Drancy. Le but de cet internement était de les faire mourir de faim, de maladie, de les exterminer. Une cinquantaine de prisonniers décéderont dans ce camp et c’est de ce lieu que partira le premier convoi vers Auschwitz.
EXTRAIT
Réveil et violent retour à la conscience, au bout de quelques heures de mauvais sommeil. Avec la course aux latrines, qu’ils apprendront à fuir autant que possible. Le froid, qui sera avec la faim leur compagnon de malheur, est transperçant. Léonce a deux couvertures, mais ce n’est pas le cas de tous, notamment de ceux arrêtés la veille, hors de leur domicile et qui n’ont pas pu prendre de bagage.

Ma note : 4/5
Ce que j’en pense…
Tous ces hommes n’ont pas compris pourquoi du jour au lendemain, ils n’étaient plus rien alors que certains avaient participé à la Première guerre mondiale. Serge Klarsfeld a transmis à Anne Sinclair la liste de ces personnes. Cet acharnement n’était pas encore très connu de la population mais il fut le point de départ d’un chemin de grandes souffrances. L’autrice nous décrit de façon simple et claire, la vie journalière, les sévices subis, les espérances, le désespoir et la solidarité de tous ces hommes. Les témoignages, les enquêtes personnelles se mélangent avec son histoire familiale et l’émotion est toujours présente mais avec beaucoup de dignité. Ce pan de l’histoire française sous l’occupation allemande est resté trop discret après la guerre.
Un récit court, efficace raconté avec beaucoup de pudeur et de simplicité.
EXTRAIT
Ceux qui sortirent de Compiègne vers la liberté, l’hôpital, la clandestinité ou la déportation, repartiront en ayant perdu 25 à 30 kilos en trois mois. La malnutrition, le froid, la maladie ont commencé de transformer les prisonniers en silhouettes fantomatiques. Leur température était souvent proche de 35 degrés ou de 34 degrés, et avec de la fièvre, montait à 36,5 degrés. A l’inverse, quand elle descendait à 33,5 degrés, la fin était proche.
L’autrice…

Anne-Elise Schwartz, plus connue sous le nom de Anne Sinclair, est née le 15 juillet 1948 à New York, aux Etats-Unis. Journaliste française, elle a aussi, de par sa naissance, la nationalité américaine. Elle est la fille de l’industriel et hommes d’affaires Joseph-Robert Schwartz, devenu Sinclair en 1949, et de Micheline Nanette Rosenberg. Elle est aussi la petite-fille du célèbre marchand d’art Paul Rosenberg, un des plus éminents galeristes du XXe siècle, dont elle possède une partie de la collection de tableaux, pour une valeur estimée à plusieurs dizaines de millions de dollars. Licenciée en droit et diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris (filière Politique et Social), Anne Sinclair fait ses premiers pas dans le journalisme en 1973 chez Europe 1.
TF1 la recrute en 1982 pour présenter Les Visiteurs du jour, mais l’émission est un flop. En 1983, elle présente Edition spéciale. Mais ce sont les émissions politiques Sept sur Sept, de 1984 à 1997, et Questions à domicile, de 1985 à 1989, qui la rendent célèbre. La journaliste vedette de TF1 est couverte de récompenses et reçoit successivement un Sept d’or pour l’émission Sept sur Sept (1985), un Sept d’or de la meilleure journaliste (1986), deux Sept d’or de la meilleure animatrice de débats (1988 et 1990) et le prix du meilleur journaliste ou chroniqueur politique pour l’audiovisuel (1990).
Au cours de l’émission Questions à domicile, en 1988, elle rencontre Dominique Strauss-Kahn, à l’époque président de la commission des Finances de l’assemblée nationale. Elle est encore mariée à Ivan Levaï, journaliste radio rencontré chez Europe 1 et avec lequel elle a deux garçons, David et Elie. L’homme politique et la journaliste se revoient, en public. Finalement, Ivan Levaï et Anne Sinclair mettent fin à seize ans d’amour et se séparent.
Le nouveau couple politique Sinclair-Strauss-Kahn devient alors l’un des plus médiatisés du pays, un attelage performant de réseaux et d’ambition. Après la privatisation de TF1 en 1986, Anne Sinclair est nommée directrice adjointe de l’information de la chaîne puis directrice générale de TF1 Entreprise, ce qui ne l’empêche pas de continuer à animer ses émissions. En novembre 1991, elle épouse Dominique Strauss-Kahn. En 1997, la nomination de son mari au ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie la contraint à arrêter l’émission Sept sur Sept. Elle devient directrice puis vice-présidente de e-TF1, la filiale internet du groupe.
En 2001, elle quitte la chaîne suite à des désaccords avec Patrick Le Lay, le PDG de TF1. Elle poursuit alors sa carrière comme conseillère chargée de la promotion de la télévision interactive pour le groupe Netgem de 2001 à 2002. Puis collabore à divers projets chez RTL, Paris Match (2002) et France 3 (entre 2002 et 2003) et France Inter (entre 2003 et 2007). En 2008, alors correspondante aux Etats-Unis en vue des élections présidentielles américaines, elle participe, en alternance avec la journaliste Laurence Haïm, à l’émission Le Grand Journal sur le Canal +. Elle anime aussi un blog intitulé Deux ou trois choses vues d’Amérique. Depuis janvier 2012, elle est directrice éditoriale de la version française en ligne du Huffington Post.
En mai 2011, lorsque Dominique Strauss-Kahn est impliqué dans le scandale du Sofitel de New York à la suite des accusations de Nafissatou Diallo, Anne Sinclair affiche, une nouvelle fois, une solidarité sans faille. Mais, deux ans plus tard, leur divorce est prononcé en mars 2013.
Sources : http://www.gala.fr
La rafle des notables d’Anne Sinclair
Editions Grasset
Publication : mars 2020
Nombre de pages : 128
Coût : 13,00 €
EAN : 9782246824145
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