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Kinderzimmer de Valentine Goby

Valentine Goby — Wikipédia

Seconde guerre mondiale, Suzanne, surnommée Mila, est une jeune résistante française qui se fera arrêter et déporter en Allemagne au camp de concentration de Ravensbrück en 1944. Elle arrivera dans cet enfer enceinte et découvrira toutes les atrocités et la chaîne d’entraide instaurée par les prisonnières afin de survivre à tout prix. Les coups, l’humiliation, les blessures, le froid, la faim, la peur, les maladies ne seront qu’une partie des sévices subis.

EXTRAIT

L’épuisement de Mila devant l’entrée du camp. Ce qu’elle croit être l’entrée du camp, hauts murs ébauchés dans la nuit par-delà les faisceaux braqués au hasard, ses paupières d’un coup baissées et les aiguilles qui, après, trouent la vue. Autour, quatre cents corps de femmes découpés à la torche en fragments phosphore – quatre cents, elle sait, elles ont été comptées à Romainville – nuques, tempes, coudes, crânes, bouches, clavicules. Aboiements d’hommes, de femmes, de chiens, mâchoires, langues, gencives, poils, bottes, matraques au stroboscope.

Mila connaîtra la kinderzimmer (chambre des nourrissons) où les femmes nouvellement mères se retrouvent pour allaiter. La nuit, les enfants dorment dans cette nurserie infestée de rats qui grignotent les oreilles des bébés, de cafards et d’insectes en tous genres. De toute façon, à Ravensbrück, les petits ne dépassent pas les trois mois d’existence. Mila devra trouver la force en elle pour sauver son enfant à travers un autre…

EXTRAIT

Le prisonnier se penche, ouvre la bouche toute ronde. Il ne peut pas détacher ses yeux de l’enfant en dépit de son effroi. Bien sûr il n’a jamais vu ça. Dans le regard de l’homme il y a toute l’ancienne stupeur de Mila devant la mort à l’oeuvre. Elle s’est habituée. Les autres femmes avancent elles aussi, tout contre Mila, et découvrent un à un les visages des petits vieillards aux lèvres fendues.

Ma note : 4/5

Ce que j’en pense…

Ce livre bouleversant de Valentine Goby est une histoire de femmes déportées suite à la folle idéologie nationaliste démesurée des hommes et qui ont tout de même réussi à rester vivantes, à sauver des vies et à résister ensemble. Cette lecture de moments de vie dans un camp de concentration est terriblement angoissante. L’autrice n’hésite pas à employer des mots durs mais vrais pour nous faire comprendre la réalité de l’horreur. Le mot «extraordinaire» n’est pas assez fort pour exprimer la solidarité entre ces personnes condamnées à une mort plus ou moins lente.

A la fin de la guerre, en rentrant chez elles, ces femmes ont subi une double peine. Leur vécu distillait une certaine frayeur dans l’inconscient de leur famille, de leurs amis ou d’anonymes et elles ont dû se faire «ré-accepter» par leur propre famille et leur entourage social. Pourquoi faire subir ce poids supplémentaire à des humains qui avaient vécu l’indicible ? Des années plus tard, Suzanne, allias Mila, ira témoigner de son passé dans les écoles.

Un roman sur une petite et la grande histoire. A chaque fois que je lis un ouvrage sur ce sujet, je me dis que c’est grâce à tous ces écrits que nous savons ce qu’il s’est réellement passé.

L’autrice…

Valentine Goby — Wikipédia

Après des études à Sciences Po, Valentine Goby a vécu trois ans en Asie, à Hanoï et à Manille, où elle a travaillé pour des associations humanitaires auprès d’enfants des rues. Elle a commencé sa carrière professionnelle chez Accenture où elle a travaillé en Ressources Humaines de 1999 à 2001.

Elle publie son premier roman en 2002 chez Gallimard, La Note sensible, qui obtient le Prix René-Fallet 2003. Elle devient enseignante en lettres et en théâtre, métier qu’elle exerce en collège durant huit années avant de se consacrer entièrement à l’écriture, et à de multiples projets autour des livres : ateliers, rencontres, conférences, résidences d’écritures en milieu scolaire, détention, en médiathèque, à l’université.

Elle est maître de conférences à Sciences Po en littérature et ateliers d’écriture de 2013 à 2016, conseillère littéraire pour le festival du livre de Metz depuis 2016, et chroniqueuse pour le journal La Croix de septembre 2016 à janvier 2017. Outre ses publications en littérature générale, elle écrit une œuvre importante pour la jeunesse.

Valentine Goby est lauréate de la Fondation Hachette, bourse jeunes écrivains 2002 et a reçu le prix Méditerranée des Jeunes, le prix du Premier Roman de l’université d’Artois, le prix Palissy et le prix René-Fallet en 2003 pour son roman « La note sensible ».

Publié chez Actes Sud en 2013, son roman Kinderzimmer reçoit de nombreux prix l’année suivante, dont le prix des libraires, ou le prix Gabrielle d’Estrées. Il est traduit en plusieurs langues. Elle est présidente du Conseil Permanent des Écrivains depuis 2014, et Vice-Présidente de La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse.

Sources : www.babelio.com

Kinderzimmer
Autrice : Valentine Goby
Editions Actes Sud
Publication : août 2013
Nombre de pages : 224
ISBN : 978-2-330-02260-0
Coût : 20,00 €

Catégories :Auteur français Littérature française Rentrée littéraire 2013 Roman Roman inspiré de faits historiques Romans sur la seconde guerre mondiale

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