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Les choses humaines de Karine Tuil

LES CHOSES HUMAINES

Premier roman lu de Karine Tuil et je me plonge dans l’histoire en quelques secondes. L’autrice insère ses protagonistes à des événements récents qui se sont déroulés aux Etats-Unis ou en France. Tout tourne autour du contexte de notre société actuelle.

Comment un homme et une femme perçoivent-ils l’instant où ils sont tous les deux acteurs ? Des traumatismes peuvent-ils se transmettent à la génération d’après ? L’argent permet-il l’accès à une autre vie ?

Jean Farel est un journaliste de soixante-dix ans renommé, reconnu par ses pairs et totalement infidèle. Pour lui, la réussite est une obligation. Depuis des années, il est marié avec Claire, une franco-américaine. Alexandre, vingt-trois ans est leur fils unique promis à une belle carrière aux Etats-Unis. Enfant, il a toujours été solitaire car ses parents se dédiaient entièrement à leurs activités professionnelles mais cela n’empêchait pas son père d’être très exigeant avec lui. Exposé aux médias, tout devait briller autour de Jean !

EXTRAIT

Chaque fois qu’il pénétrait dans les locaux de la chaîne, ce grand bâtiment de verre qui dominait Paris, Jean Farel ressentait une forme d’irradiation interne – c’étaient moins les lieux qui le grisaient encore que les égards auxquels il avait droit dès qu’il franchissait le portique de sécurité, ces marques de reconnaissance dont l’expression, souvent servile, lui rappelait son importance. Le pouvoir, il l’avait, et depuis tant d’années qu’il avait exercé de toutes les façons possibles ; il avait fini par trouver son équilibre en respectant deux règles : tout contrôler, ne rien lâcher tout en affirmant publiquement : je n’ai jamais cherché à maîtriser ma vie, ma carrière est le fruit du hasard.

Quelques années plus tard, Claire décide de quitter Jean et de vivre avec Adam, professeur de français juif, marié et papa de deux filles. Leur mère leur donne une éducation assez stricte et tournée vers la religion. Après le divorce, elle décide de repartir à New-York avec la cadette et l’aînée, Mila préfère rester avec son père.

Une famille recomposée se crée avec Claire, Adam, Mila et Alexandre. Un soir, Alexandre emmène Mila à une soirée des grandes écoles. La jeune fille est très introvertie. Son éducation assez fermée vers le monde extérieur est totalement étrangère à la façon de vivre du fils de Claire.

Alexandre est fragilisé par de récentes contrariétés dans sa vie personnelle. Est-ce pour cette raison qu’il restera sourd à la parole de Mila ? Aurait-il pu éviter le drame en devenir ?

EXTRAIT

Le chauffeur de Uber qui avait raccompagné Mila chez elle fut appelé à la barre. C’était un homme de type asiatique âgé d’une vingtaine d’années, maigre, vêtu d’un costume noir et d’une chemise blanche. Il fît une courte déclaration, puis répondit aux questions de la présidente.

— La fille pleurait comme si c’était la fin du monde. Je lui ai demandé si je pouvais l’aider et elle a dit que non, ça allait passer, rien de sérieux, son copain l’avait quitté pour une autre et elle était mal.

Tableau très instructif d’une certaine société : le bellâtre vieillissant qui n’est plus capable de quitter la lumière des projecteurs mais toujours prêt à avaler une pilule de viagra, l’essayiste intellectuelle un peu décrochée des réalités journalières, le fils à papa à qui le monde a toujours dit qu’il était le meilleur et le plus beau et la jeune fille hyper-timide qui marche en regardant ses chaussures avec un total manque de confiance en elle.

Ma note : 4/5

Ce que j’en pense…

Ce roman s’articule en deux partie : la première nous décrit la vie d’une famille « bobo » dont le père ne pense qu’à lui-même et la seconde nous emmène dans les méandres d’une procédure judiciaire jusqu’au verdict. Une famille déchirée, chacun protège ses enfants…

Un peu caricatural ? Peut-être… Façade et faux-semblants, sûrement ! Mais lorsque vous lirez ce roman, chaque personnage remplit son rôle et vous ne lâcherez pas les pages !

L’autrice…

Pourquoi "Les Choses humaines" de Karine Tuil a-t-il suscité tant ...

Karine Tuil est une romancière française. Diplômée d’un DEA de droit de la communication/Sciences de l’information de l’Université Paris II-Assas, elle exerce la profession de juriste et prépare une thèse de doctorat (qu’elle ne soutient pas) en écrivant parallèlement des romans.

En 2003, Karine Tuil rejoint les Éditions Grasset où elle publie son 4ème roman Tout sur mon frère qui explore les effets pervers de l’autofiction (nommé pour les Prix des libraires et finaliste du prix France Télévision). En 2005, elle renoue avec la veine tragi-comique en publiant Quand j’étais drôle qui raconte les déboires d’un comique français à New-York. En 2007, Karine Tuil quitte le burlesque pour la gravité en signant Douce France, un roman qui dévoile le fonctionnement des centres de rétention administrative.

En 2008, sort son septième roman, La domination, pour lequel elle reçoit la Bourse Stendhal du ministère des Affaires étrangères. Il évoque les jeux de pouvoir dans le milieu de l’édition à travers les prismes de l’identité. Il a fait partie des premières sélections du prix Goncourt, prix Goncourt des lycéens et du prix de Flore.

En 2010, son roman Six mois, six jours fait partie de la première et deuxième sélection du prix Goncourt 2010, de la première sélection du prix Interallié et du prix Goncourt des lycéens. Il a obtenu en 2011, le prix du Roman-News.

Son neuvième roman intitulé L’Invention de nos vies paraît en septembre 2013 à l’occasion de la rentrée littéraire aux éditions Grasset. Il figure dans plusieurs sélections de prix littéraires parmi lesquels le prix Fémina, l’Interallié, le prix Goncourt, Goncourt des lycéens, le prix des libraires.

Finaliste du prix Goncourt, il obtient le Prix littéraires Les Lauriers Verts-Roman 2013. L’invention de nos vies est traduit dans plusieurs pays parmi lesquels la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada, l’Italie, la Chine, la Grèce, les Pays-Bas, l’Allemagne.

En avril 2014, Karine Tuil a reçu les insignes de chevalier de l’ordre des arts et des lettres. En août 2016, à l’occasion de la rentrée littéraire, paraît en librairie L’insouciance aux éditions Gallimard. En octobre de la même année, elle a obtenu le prix Landerneau des lecteurs. Le 13 novembre 2019, son roman Les choses humaines reçoit le Prix Interallié. Le lendemain, le roman reçoit le Prix Goncourt des lycéens.

Sources : http://www.babelio.com

Les choses humaines

Autrice : Karine Tuil

Éditions : Gallimard

Publication : 22/08/2019

Nombre de pages : 341

ISBN : 2072729335

Coût : 21,00 €

Prix Interallié 2019

Prix Goncourt des Lycéens 2019

Catégories :Auteur français Littérature française Rentrée littéraire 2019 Roman

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