On peut tout penser de Trump mais nous conviendrons tous qu’il fait couler beaucoup d’encre… Et ce sera encore le cas alors qu’il aura quitté ses fonctions.
Bérangère Viennot, traductrice de presse depuis vingt ans nous en parle dans son livre La langue de Trump. Pas de scoop car le personnage nous est maintenant familier, mais des précisions, des explications sur le parlé de ce monsieur. Certaines de ses phrases sont incompréhensibles. A croire qu’il a secoué son vocabulaire de cinq cents mots dans un shaker !
EXTRAIT
Quand Trump fait des blagues, elles sont toujours simples à comprendre et à traduire : il reste dans le domaine du premier degré, et lorsqu’il y a des sous-entendus, ils sont tellement clairs qu’il n’est pas nécessaire de beaucoup réfléchir pour les comprendre. Délibérée ou contrainte, cette forme d’humour n’est pas considérée comme très subtile.
Son arrivée au pouvoir a choqué plus d’une personne par son manque d’élégance. L’autrice n’y fait pas exception. Habituée à plus de « chic » dans les discours de la part des précédents présidents, Donald Trump l’a renvoyée dans les bas-fonds plus que communs du langage.
Le job est compliqué pour un traducteur ! Des études ont été faites pour essayer de comprendre cette « Novlangue » exclusive. Ce président n’a qu’un seul registre de paroles. Qu’il soit en présence d’un adulte ou d’un enfant ne lui pose aucun problème car il ne différencie pas ses interlocuteurs. Son niveau langagier a encore baissé depuis son élection.
Il exerce une communication sans filtre et parfois déconcertante tout en usant à outrance des réseaux sociaux. Le langage de la télé-réalité, un certain système verbal, des paroles fortes et violentes dans leurs significations masquent certainement les lacunes de l’intéressé.
EXTRAIT
Trump ne parle pas tout le temps. Ou plutôt si, mais il y a des choses qu’il ne dit pas. Et les non-dits de Trump, c’est encore du Trump.
Par exemple, il ne dit pas de mots compliqués. Il ne pratique pas les phrases complexes. (Cela n’a pas toujours été le cas. Selon « The Atlantic », ses capacités d’élocution se sont beaucoup dégradées. Le journal cite Ben Michaelis, psychologue spécialiste du langage, selon qui Trump montre « une nette diminution de la sophistication linguistique au fil du temps », avec des « choix de mots et de structures de phrases plus simples ».
La fidélité de la traduction est mise à rude épreuve avec un personnage qui ne respecte aucune règle, même élémentaire.
Ma note:
Ce que j’en pense…
Véritable dilemme que cette langue de Trump car traduire devient ré-écrire. La première mission des professionnels est de donner du relief à ce mille-feuille de mots subissant une tempête affolante. Un sacré défi pour tous les traducteurs et traductrices !
Que ce soit naturel ou calculé, avec ce débit anarchique de paroles, Trump renvoie une image qui n’est ni positive ni apaisante. Ce monsieur est peut-être le plus grand bateleur des Etats-Unis !
L’autrice…
Bérengère Viennot est traductrice. Elle travaille pour la presse depuis 2000 (Courrier international, Project Syndicate, BuzzFeed), écrit régulièrement des chroniques pour le site français Slate.fr et enseigne aux étudiants en traduction de l’université Paris VII.
Sources : babelio.com
LA LANGUE DE TRUMP |
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Autrice : Bérangère Viennot |
Nombre de pages : 160 |
Editions Les Arènes |
ISBN : 978-2-7112-0011-5 |
Publication : janvier 2019 |
Coût : 14,60 € |
Catégories :Auteur français Littérature française Livre documentaire Rentrée littéraire 2019
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