Au cœur de Manhattan, Annie O’Neill a repris la petite librairie de son père, le Reader’s Rest.
Cette trentenaire a une vie très discrète, solitaire et routinière au milieu de ses livres, quelque chose d’un peu sans odeur ni saveur… Elle a à peine connu son père et sa mère n’a pas été très loquace à ce sujet. Aujourd’hui, ses parents ayant disparu tous les deux, elle éprouve des difficultés à être elle-même car elle ne connait pas ses racines.
Son passé va resurgir lorsqu’un homme âgé, Monsieur Forrester, poussera la porte de son échoppe. Il lui apportera des lettres que son père avait écrit pour sa mère ainsi qu’un manuscrit racontant la vie d’Harry Rose, rescapé de Dachau et adopté par un soldat américain après la guerre. Mais toutes ces pages seront livrées au compte-gouttes lors de rendez-vous hebdomadaires…
EXTRAIT
Annie O’Neill songea au manuscrit toute la journée, comme dans l’attente d’une promesse, pleine de curiosité devant le mystère qu’il recélait, mais elle songea davantage encore à celui qui le lui avait confié. Robert Franklin Forrester. Un homme qui avait connu son père et qui, dans les quelques minutes qu’ils avaient passées ensemble, lui avait laissé l’impression de le connaître bien mieux qu’elle-même ne l’avait jamais connu.
Elle parlera de cette visite inattendue à son voisin, Jack, vétéran de l’armée américaine, alcoolique, plus âgé et avec qui elle a tissé des liens d’amitié sincère. Il la pousse à sortir de sa coquille et à vivre la vie d’une trentenaire épanouie. Annie a quelques difficultés à mettre cette pensée en pratique jusqu’au jour où elle rencontrera David Quinn. Il fera comme Monsieur Forrester, il poussera la porte de la librairie en cherchant des livres pour ses voyages…
EXTRAIT
David Quinn leva le sac contenant ses trois livres.
« Soixante vies vont donc entrer en contact avec ce qu’il y a là-dedans… Ça fait réfléchir, non ? »
Là-dessus, il sourit, eut un hochement de tête, se tourna vers la porte et quitta le magasin.
Annie sortit de derrière le comptoir, passa entre les rayons des livres cartonnés et atteignit la devanture au moment où Quinn disparaissait au coin de la rue. Elle secoua la tête et soupira. Elle pensa à tous ceux qui avaient un jour poussé la porte du Reader’s Rest au fil des ans, tous ceux qui avaient flâné dans le magasin, lui avait demandé son aide, n’avaient peut-être rien cherché d’autre en s’arrêtant qu’une présence, quelqu’un avec qui partager quelques minutes de leur vie.
Ma note : 4/5
Ce que j’en pense…
Deux histoires dans ce livre : celle d’Annie, la libraire new-yorkaise un peu naïve, en attente d’une autre vie mais sans en amorcer le moindre changement par peur de se faire mal et Harry Rose, rescapé de Dachau avec une vie peu recommandable.
Un très bon suspense dans ce roman noir qui nous entraine sur un passé s’étirant sur une cinquante d’années d’histoire mondiale. Alors qu’Annie est l’interprète principale de l’intrigue, elle se ferait presque ravir cette première place par Harry Rose !
Savoir qui est le gentil ou le méchant dans ce livre d’histoires personnelles qui se croisent et se recroisent est une question qui revient souvent lors de la lecture. R.J Ellory distille les renseignements au compte-gouttes, un pur bonheur ! La vengeance est un plat qui se mange froid et là, il est…gelé !
Les fantômes de Manhattan de R.J Ellory – Titre original : Ghostheart – Traducteurs : Claude et Jean Demanuelli – Editions Sonatine – Publication : juin 2018 – Nombre de pages : 464 ISBN : 2355842965
Catégories :Auteur anglais Polar/Thriller Rentrée Littéraire 2018
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