L’université Harvard, située dans l’agglomération de Boston, commémore les dix ans de la disparition de Julie Patel, ancienne étudiante militante aux origines indiennes assassinée en 1997.
A cet effet, Georgia reçoit la visite d’un journaliste un peu pressant qui souhaiterait lui soutirer des informations sur ce meurtre. Georgia, Alice et Charles fréquentaient la même université que Julie et se croisaient de temps en temps. Les retombées médiatiques de ce fait divers furent très importantes.
A l’époque, Rufus Storrow, professeur de droit, connu pour son passé dans l’armée, son goût pour les étudiantes et ses paroles maladroites en ce qui concerne la colonisation indienne est soupçonné. Très charismatique, il suscite l’admiration ou le rejet. En pleine conférence, Julie Patel lui avait fait remarquer vertement qu’elle ne cautionnait pas ses dires.
EXTRAIT
Interdiction formelle de se voir sur le campus : parmi les nombreuses règles édictées par Storrow, celle-ci était prioritaire. Comme par une piquante ironie du sort, après toutes les querelles qu’avaient suscitées entre eux les précautions quasi paranoïaques de Storrow – Tout le monde se fout de savoir avec qui tu couches, non ? -, tous ses faits et gestes des mois passés, y compris en sa compagnie, avaient été soumis à l’examen et au jugement du public.
Georgia, fille d’un photographe connu, lui a servi de modèle en parcourant le monde avec lui. Ils sont fusionnels même si au fil des années, il devient très envahissant. Alice est une fille d’immigrés des pays de l’Est et voue une grande admiration pour Georgia. Elle est très complexée par sa grande taille et souffre de troubles bipolaires. Son père est décédé lorsqu’elle avait douze ans. Charlie, lui, est issu d’une famille modeste. Garçon discret qui a eu des relations difficiles avec son père, il veut fuir cette condition ouvrière et réussir sa vie professionnelle.
EXTRAIT
Pas d’année sabbatique au programme, pas de séjour à l’étranger pour réfléchir, picoler et traînasser. Charlie enchaîna immédiatement sur l’école de commerce et chercha du travail dès qu’il eût validé son année. On entrait dans le nouveau millénaire, et l’époque avait beaucoup à offrir à un jeune diplômé motivé. Chaque jour, on voyait éclore de nouvelles start-up. Les sociétés de capital-risque, qui avaient capoté dans les années quatre-vingt, connaissaient un nouvel essor, plus dynamiques qua jamais. Charlie brûlait de débuter sa carrière, de se fixer dans cette vie d’adulte new-yorkais accompli dont il rêvait depuis si longtemps.
Ma note : 3/5
Ce que j’en pense…
L’université Harvard est la toile de fond de ce premier roman de Robin Kirman. L’autrice nous fait comprendre que lorsqu’on l’intègre, l’avenir est tout tracé. Zéro soucis… mais, pas si sûr ! Pendant dix ans, nous allons suivre Georgia, Alice, Charlie et Rufus Storrow.
Parfois long et un peu caricatural, je pensais ouvrir les pages d’un thriller mais pas du tout. Il n’est pas question d’une enquête policière mais d’un roman qui nous parle de la société américaine et des éléments « cliché » dont nous devons être dotés dès la naissance, à savoir l’argent, les relations et l’ambition.
Nous allons suivre la vie de ces quatre principaux protagonistes et découvrir la morsure de l’impact que l’affaire Patel a laissé dans leurs vies. Nous entrerons dans une ambiance de relations superficielles, d’hypocrisie, de faux-semblants et comprendre qu’il est bien difficile de tirer son épingle du jeu afin d’établir une vraie « fin » pour cette histoire !
Le bel avenir de Robin Kirman – Titre original : Bradstreet Gate – Editions 10-18 – Traductrice : Marine Boraso (anglais des Etats-Unis) – Publication : novembre 2018 – Nombre de pages : 429 – ISBN : 2264072326
Catégories :Auteur Américain Littérature américaine Premier roman Roman
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