Immersion dans le Brooklyn du début du XXème siècle au sein de la communauté irlandaise. Une époque où la misère tient une place importante dans les foyers.
Jim et Annie vivent dans un petit appartement attendant la naissance de leur premier enfant. Malheureusement, le climat social est difficile et il perd son emploi. Très déprimé, il attend qu’elle parte faire une course, agite la main pour lui dire au revoir et une fois qu’elle a fermé la porte, il se suicide au gaz.
EXTRAIT
Il trouva le tuyau en caoutchouc qui reliait le four au robinet du gaz et tira dessus aussi vigoureusement qu’il put, compte tenu de l’espace exigu. Il y eut le pop attendu, suivi d’un sifflement bref. Il se redressa, le tuyau à la main.
Enceinte et désespérée, Annie sera soutenue par les Petites Sœurs Soignantes de New-York, une congrégation religieuse au service des malades, des pauvres et de tous les gens dans le besoin. Afin de financer leurs œuvres, elles font l’aumône tous les jours à tour de rôle qu’il neige ou qu’il vente. Elles aideront Annie à ne pas sombrer.
Quelques mois plus tard, une petite fille nommée Sally viendra au monde. Annie sera embauchée par le couvent en tant que blanchisseuse car elle est sans ressources. Il lui sera permis d’emmener Sally avec elle pendant ses longues journées.
EXTRAIT
Les journées dans la buanderie rallongèrent pour les deux femmes quand Sally entra à l’école, mais à son retour elle rapportait à sa mère et à la religieuse des histoires de ce qu’elles appelaient le monde extérieur. Elle restituait à la perfection le mauvais anglais de ses camarades ou leur fort accent de Brooklyn.
Imprégnée de cette atmosphère particulière d’entraide et de don de soi durant des années, Sally envisage une carrière dans les ordres. Mais un petit grain de sable va contrarier ses projets…
Ma note : 3/5
Ce que j’en pense…
L’histoire des bonnes sœurs n’est pas un sujet sur lequel je me serais jetée mais la couverture de ce livre étant très plaisante, j’ai entrouvert la porte sur un groupe de femmes dévouées au quotidien des nécessiteux. Côtoyant le malheur de façon journalière, elles restent acharnées au travail et positives. L’autrice ne nous parle jamais de religion catholique mais simplement de femmes qui ont fait un choix, celui de l’abnégation. Cela ne les empêche pas d’exprimer un avis et elles ne sont pas les dernières à prendre la défense des femmes.
Leur travail est ingrat et ce sont elles les véritables héroïnes de cette histoire. Alice McDermott nous dresse la vie d’un quartier avec ses couleurs ainsi qu’une galerie de portraits pleine de délicatesse, sans jugement sur ces femmes qui se demandent parfois ce qu’aurait été leur vie si elles avaient pris un chemin différent.
Tous les acteurs prennent la parole et les thèmes abordés sont l’exclusion sociale, la compassion, la place des femmes dans la société, l’amour mère/fille, la puissance de l’église et des prêtres.
Ceux qui souhaitent un roman d’action… passez votre chemin et ne cherchez pas autre chose que l’humanité qui se dégage de ce roman tranquille…
La Neuvième Heure d’Alice McDermott – Titre original : The Ninth Hour – Traductrice : Cécile Arnaud (anglais des Etats-Unis) – Editions de la Table Ronde – Parution : Août 2018 – ISBN : 9782710385684
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