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L’appât du gain

 

Irène Madry est originaire du Nord de la France, là où les mines de charbon se détachent du paysage. 1968 ne sera pas une bonne année pour elle, son père laissera sa vie dans l’enfer des mines. En 1969, elle décide de partir pour Paris et cherchera du travail afin d’aider sa famille sans ressources depuis la mort du chef de famille.

Arrivée dans la capitale, elle trouvera un emploi comme bonne et rencontrera un amoureux, Georges Menskoï. Ils se marieront et auront deux enfants : Nadia et Serge. Mais ce ne sera pas une belle histoire, leur couple ne sera pas de tout repos, son mari est violent.

EXTRAIT

Pendant que les chaudrons et les marmites entraient dans la valse cruelle de leurs parents autour de la table de cuisine, les enfants se réfugiaient sous leur lit.

— Bordel, de putain de merde ! criait Georges, lorsqu’Irène le cognait avec le rouleau à pâte.

Mais, si c’était Irène qui appelait au secours quand Georges essayait de l’étouffer avec le torchon à vaisselle, la petite Nadia et son frère Serge sortaient les couteaux des tiroirs, menaçant de poignarder leur père s’il ne lâchait pas prise.

La première patronne d’Irène meurt brutalement des suites d’un alcoolisme avéré. Cette jeune femme se retrouvera de nouveau en recherche d’emploi et par le «bouche-à-oreille» aura l’opportunité d’une place chez Marc Chagall et sa femme Valentina, en 1984.

En 1985, à la disparition du peintre, tous les mauvais pions se mettront en place dans la vie d’Irène. Elle fera la connaissance de Jean-Luc Verstraete qui se prétend courtier d’œuvres d’art et la charmera. Celui-ci fait partie d’une bande d’escrocs et, en toute innocence, elle se confiera sur sa vie, son travail, les habitudes de ses patrons, leurs deux maisons à Paris et à Vence dans le sud de la France. Malgré les recommandations de Charlotte, la cuisinière qui connait bien ce genre de personnage, Irène ne veut rien entendre.

A force de flatteries, elle se laissera persuader et dérobera des œuvres du peintre stockées dans la propriété provençale. Il y en a tellement ! Ce sera une tâche aisée car début la mort de Marc Chagall, Irène est devenue la dame de compagnie de Valentina. La femme de Chagall est effondrée par la disparition de son mari et ne sort presque plus de sa chambre. Irène est prise dans es filets de la criminalité dont elle ne pourra pas s’échapper.

EXTRAIT

Ainsi, le manège durait depuis deux ans sans encombres. Les enfants d’Irène se plaisaient à assurer chaque mois livraison du ballot. Yann et son amant, Georges Guerra, français d’origine Portugaise, pouvaient enfin s’installer dans leur luxueux appartement à Paris. Les deux faisaient bon ménage et Yann se fiait à Guerra pour assurer la réception du butin. Le tandem se chargeait par la suite d’écouler la marchandise à Paris. 

         Irène et ses enfants s’étaient offert un joli pavillon ensoleillé avec un magnifique jardin plat complanté d’oliviers millénaires, d’agrumes et de palmiers, aux abords du village de Saint-Paul. Elle continua de faire les commissions pour Valantina et de porter les paquets pour Charlotte. Une belle familiarité s’était établit entre la cuisinière et la bonne et elles se racontaient en secret tous les détails de leurs amourettes en prenant le café tous les après-midis.

Tous les membres de ce réseau de détrousseurs toucheront un pourcentage sur le prix de vente des œuvres volées. Le manège durera deux ans sans que personne ne s’aperçoive de rien.

Mais la vie d’Irène va s’accélérer. Elle demande le divorce à son mari. Celui-ci ne l’accepte pas et elle mourra sous ses coups de couteau. L’histoire des vols de tableaux ne s’arrêtera pas là car la fille d’Irène, Nadia reprendra le flambeau avec la complicité de son frère.

Un an avant le décès de Valentina,  son frère cadet aura la surprise de trouver en vente une œuvre nommée L’âne vert. Très surpris, il préviendra le commissariat en expliquant que Valentina n’aurait jamais mis ce tableau en vente. Elle l’aimait trop.

Et c’est à ce moment que l’enquête démarre…

 

Ma note : 3/5

Ce que j’en pense…

Karen Olsen, nous fait découvrir les dessous de l’affaire Chagall qui s’est déroulée à la fin des années 80 et au début des années 90. Le recel de plus d’une vingtaine de lithographies et une soixantaine de gouaches ont été dérobées au peintre puis écoulées sur un certain marché des arts peu scrupuleux.

Le fil conducteur du roman de cette autrice canadienne est axé sur Irène, la bonne de Chagall, originaire d’une ville où les pères et les fils travaillent dans les mines de charbon depuis plusieurs générations. Elle rêve d’une vie à elle, d’un autre monde où il y aurait de l’argent et où les gens seraient gentils.

Nous retrouvons les thèmes de la violence envers les femmes, de la pauvreté et  de l’exploitation de la naïveté en ce qui concerne la bonne et sa fille Nadia. La bande de marchands d’art véreux n’a, quant à elle, aucune excuse. L’appât du gain est leur seul but et peu importe si des dommages collatéraux apparaissent. Marc Chagall et sa femme Valentina prennent la place des victimes par-delà la mort.

Ce sont les mécanismes révélés d’une escroquerie qui aurait très facilement pu passer sous silence. Parfois, il ne suffit de pas grand chose…

ETOILES NOIRES

La bonne de Chagall de Karen Olsen – Editions David – Publication en février 2017 – Nombre de pages : 242 – ISBN : 2895976163

 

 

Catégories :Auteur Canadien Roman inspiré de faits réels

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