J’ai déjà adoré la couverture de ce livre. Une petite fille noire, les paumes ouvertes sur un fond rose. L’innocence d’une enfant désarmée devant la complexité de l’être humain.
L’HISTOIRE
Voilà vingt-ans que Ruth Jefferson, une sage-femme afro-américaine exerce dans le service maternité d’un hôpital. Elle est reconnue pour son savoir-faire et est appréciée par toutes ses collègues.
Très consciencieuse, elle ne compte pas ses heures et a toujours le petit coup d’œil final pour s’assurer du bien-être des nouveaux nés.
Ruth élève seule son fils Edison depuis que son époux a été tué en Afghanistan. Elle vit une petite maison située dans un quartier tranquille, généralement habité par des familles blanches.
Cette mère de famille est l’enfant sage et studieuse d’une famille modeste. Elle a toujours voulu réussir sa vie professionnelle. Adisa, sa sœur aînée, plus cigale que fourmi, vit dans un secteur défavorisé de New-York. Depuis son enfance, elle conserve au fond d’elle-même une colère sourde et amère contre les avantages sociaux dont les blancs n’ont jamais cessé de bénéficier. D’ailleurs, elle pense que Ruth se comporte un peu trop en « petite bourgeoise blanche » et qu’elle en oublie ses racines.
Son travail, son fils, sa sœur sont les trois axes principaux de la vie de Ruth et cela lui convient. Un matin, à l’hôpital, une femme accouche d’un petit garçon. Turk, le père, est un suprémaciste blanc et refuse que Ruth s’occupe de sa femme et de leur bébé. Quelques heures plus tard, cet enfant décédera. Fou de douleur, le couple accusera l’infirmière noire d’avoir tué leur fils.
Complètement sonnée par les accusations, Ruth trouvera la force de se défendre grâce à Kennedy, une jeune avocate qui tient le premier grand procès de sa carrière.

Ce que j’en pense…
Coup de cœur pour ce roman-vérité plein d’émotions !
Le titre, Mille petits riens, sont les infimes blessures journalières subies et qui vous laissent sans réaction. On pourrait aussi bien les nommer : les « mille petits crimes ».
D’infirmière modèle, Ruth passera au statut de tueuse d’enfant parce qu’un couple ravagé par la douleur a décidé que « Dame nature » ne pouvait pas être accusée du meurtre d’un bébé mais qu’une sage-femme noire était la cible idéale.
Les trois narrateurs de l’histoire, Ruth, Kennedy et Turk (le détestable) mettent à nu leurs chemins de vie bien différents les uns des autres. C’est avec ce mélange d’émotions en tous genres que les failles humaines et raciales se révèlent et font que Ruth se retrouve devant un tribunal.
En ouvrant ce livre, il ne faut pas avoir peur de lire ce qui ne se dit pas, ce que la société lisse parce que ça fait désordre dans le cadre. La violence, le racisme, la haine de l’autre, la peur de l’étranger, la différence… j’en rajoute ?
L’œuvre de l’autrice, Jodi Picoult, est un roman-témoignage qui dévoile un racisme toujours présent aux Etats-Unis et qui serait applicable aussi au niveau international.
Le racisme est un fantôme tenace qui hante les sociétés. L’antidote est la prise de conscience de ces injustices sociales.
Mille petits riens
Autrice : Jodi Picoult
Traductrice : Marie Chabin (anglais des Etats-Unis)
Editions : Actes Sud
Publication : mars 2018
Nombre de pages : 573
ISBN : 978-2-330-09665-6
Catégories :Coup de cœur Roman
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