
Dès le Moyen Age, sa tradition est urbaine. Les villes se sont accaparées les produits des campagnes affamant les paysans. Les marchés citadins étaient très généreusement achalandés aidés par une corruption déjà active…
L’art culinaire italien trouve ses origines en Sicile avec l’invasion des arabes qui sucraient les lasagnes et les raviolis sans que ceux-ci n’entrent dans la catégorie des gâteaux.
L’église, première sur la liste des gourmands, était réputée pour ses banquets abondants et ne laissait jamais ses cuisiniers mourir de faim !
Avec les épices, la nourriture était à la fois alimentaire, curative et signe extérieur de richesse. Au dix-huitième siècle, les voyages de Marco Polo les détrôneront de leur première place de denrées rares.
La classe dirigeante comptait sur la sécurité alimentaire pour établir une stabilité politique même si les famines décimaient les campagnes. La Sicile en a payé un lourd tribut. Ses habitants étaient surnommés les «mangeurs de macaronis», aliment réservé aux pauvres tout comme la polenta.
A l’origine, le mot pizza englobait diverses tourtes. L’appellation n’est entrée dans le dictionnaire qu’en 1918. La fameuse pizza napolitaine désignait une tarte sucrée aux amandes !
Au dix-septième siècle, la réputation de Bologne était basée sur son excellente charcuterie pendant que les poissons et les crevettes pullulaient dans les douves des châteaux milanais. Chaque ville se distinguait par sa propre spécialité.
Du Moyen Age à la révolution industrielle, l’auteur, John Dickie, nous présentera une cuisine festive et un peuple très attaché à son terroir. Mais la période du fascisme constituera l’interlude de cet appétit national. Mussolini, le dictateur, considérait l’alimentation comme un acte fonctionnel. Un repas ne devait pas durer plus de dix minutes et de cette obsession est née le mythe fasciste de la frugalité.
L’Italie a su faire connaître son savoir-faire culinaire à un niveau international. Durant les immigrations successives de ce peuple, les terroirs se mélangeaient. Les recettes s’échangeaient et mutaient comme par exemple les spaghettis aux boulettes de viande qui ont symbolisé l’émergence d’une cuisine italo-américaine.
Ce livre, avec toutes ses références historiques, dévoile au lecteur l’évolution d’une gastronomie et d’un art de vivre.
Ma note : 3/5
Ce que j’en pense…
Cet ouvrage est le tour des saveurs italiennes selon John Dickie. Un parcours très documenté, un peu scolaire mélangeant histoire et gastronomie ne signifiant pas forcément l’histoire de la gastronomie.
A travers des épisodes de vie journalière, c’est toute une société qui nous divulguera une certaine façon de vivre, le temps des innovations culinaires, un appétit féroce et surtout une vie citadine. Et l’auteur n’hésite pas à partager quelques recettes d’antan. Avis aux amateurs !
Delizia
Auteur : John Dickie
Traductrice : Valérie Dariot
Editions : Payot et Rivages
Publication : mai 2010
Nombre de pages : 420
ISBN : 978-2-228-90549-7
Catégories :Histoire culinaire
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