
En Août 1969, une actrice américaine, Sharon Tate, enceinte de huit mois est assassinée avec ses amis dans une superbe demeure de Los Angeles, au nord de Beverly Hills, où elle avait emménagé quelques mois auparavant, en février 1969.
Le mot « pig » sera retrouvé écrit en lettres de sang sur la porte d’entrée.
Lors du drame, son mari, Roman Polanski, réalisateur franco-polonais, était en tournage à Londres.
Sharon Tate s’est retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Ce n’est pas elle qui était visée directement, mais l’ancien propriétaire de cette propriété, Terry Melcher.
Un délinquant, inconnu du public jusqu’à présent, Charles Manson, a toujours voulu faire une carrière musicale. Il connaissait un peu le batteur des Beach Boys qui lui a laissé la possibilité d’enregistrer des maquettes dans son studio. Son travail fut ensuite proposé à Terry Melcher, producteur de musique, qui a tout rejeté.
Resté très amer devant ce refus, sa rancœur ne fit que croître et lorsque qu’un peu plus tard, le groupe des Beach Boys adapta un ou deux de ses morceaux pour les inclure dans l’un de leurs albums. Manson le ressentit comme une trahison et s’enferma avec sa communauté dans la paranoïa.
Dans son épopée meurtrière, la « Manson Team » assassinera au moins huit personnes en quelques jours à Los Angeles.
Mais au fait, qui est Charles Manson ?
Depuis tout petit, il a baigné dans la violence avec sa mère alcoolique qui collectionnait les amants. On dit que son père était un ex-colonel afro-américain mais Manson déteste les noirs. En grandissant, il a fait des allers-retours en maison de correction, en hôpital psychiatrique puis en prison. Il sera déclaré « agressivement antisocial » par les psychiatres, suite à une absence d’amour et d’affection.
Son chemin étant tracé, il devient leader d’un groupe hippie. Cette communauté est surnommée la Manson Family. Elle est composée, entre autres, de Susan Atkins, Leslie Van Houten, Patricia Krewinkel et Tex Watson acteurs des atrocités de 1969. Les femmes de cette équipe sont très jeunes et fières de leur mauvaise réputation et de leur cruauté.
Le mouvement hippie est un courant de contre-culture apparu dans les années 60. Les membres de cette famille en ont détourné la pensée. Leurs têtes sont encore pleines de rêves assez indéfinis. Ils représentent le mal incarné car leur révolte se dirige contre tout et n’importe quoi sans distinction et sans aucune limite.
En 1968, les Beatles sortent le White Album. Obsédé par ce groupe, Manson s’attache surtout à deux morceaux : Helter Skelter (précurseur du heavy metal) qui annonce l’effondrement de la société et Piggies où Harrison se moque de l’establishment. C’est en écoutant cette musique et sous l’effet des drogues que l’esprit déjà dérangé de Manson planifiera ses meurtres. Il mélangeait les versets bibliques aux paroles des chansons des Beatles.
Son but était de faire accuser le mouvement des Black Panters, qui était un courant très violent. Il espérait réveiller la guerre civile entre les noirs et les blancs, renouer avec le Helter Skelter qui, dans son cerveau endommagé, n’était qu’une apocalypse. Pour lui, sa propre guerre était déjà en marche.
Animé par la profonde haine des riches ancrée en lui et son déséquilibre mental accentué par l’effet des drogues, Charles Manson voulait en faire tuer le plus possible, avec toujours plus de brutalité et d’horreur.
Petit détail important dans cette histoire tragique, Charles Manson ne se salira jamais les mains. Il ne sera « que » l’instigateur et ne fera qu’ordonner …
Ma note : 3/5
Ce que j’en pense…
Dans cet univers hollywoodien de soleil, de plages et de surfeurs blonds, ce roman nous dresse le portrait des disciples de Charles Manson, dont certains le considèrent comme la réincarnation de Jésus Christ.
La majorité de ses adeptes sont des femmes. Elles sont jeunes, paumées, droguées, prostituées, parfois mères et viennent d’univers très différents mais leur solitude est la même …
Elles ont une inaptitude caractérisée au monde qui les entoure. On ne parle pas d’analyse psychologique mais de jeunes filles en soif de reconnaissance. Dans le paradis artificiel qu’elles se sont créé, elles confondent le réel, les cauchemars et les rêves. Leurs rancœurs ressortent à la lumière de leurs hallucinations.
Si Manson avait percé dans la musique, aurait-il eu le besoin d’exercer son pouvoir de gourou maléfique ? Ses adeptes sont déjà bien affaiblies par toutes les substances hallucinogènes ingérées. Il n’a pas grand-chose à faire, elles viennent d’elles-mêmes, prêtes à tout donner à ce guide raciste et assoiffé de violence.
Nul doute que « Papy Freud » nous ferait remarquer que dans cette mouvance du Flower Power, nous y retrouvons l’absence de volonté, l’asservissement, la manipulation, la déchéance, le sadisme, la dérive sectaire, la prostitution … et plus encore. N’en jetez plus, la cour est pleine !
L’auteur, Simon Liberati nous décrit la vie quotidienne de cette bande de paumés sans tomber dans le sensationnel. Il conserve la neutralité d’une enquête.
Il nous ouvre les portes d’un camp crasseux où l’hygiène est absente pour les adultes comme pour les enfants qui, parfois, ne survivent pas à ces conditions de vie. Les orgies collectives, la drogue et l’asservissement à ce gourou qui déteste les siens et les autres les emmènera tous sur le chemin de l’enfer …
California Girls
Auteur : Simon Liberati
Editions : Grasset
Publication : Août 2016
Nombre de pages : 342
EAN : 9782246798699
Catégories :Roman inspiré d'une histoire vraie
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