
EXTRAIT
Je t’ai aimé, je t’ai aimé plus fort et même plus passionnément que je ne l’ai cru cependant je ne t’ai jamais connu. Tu m’as toujours paru impénétrable. Peut-être chaque père donne t-il à chaque enfant, à chaque fille, à chaque fille unique, le sentiment d’être indéchiffrable ?
Depuis son appartement de La Rochelle, l’auteure décrit les dernières heures de vie de son père, Yves. Ensuite, elle fera le chemin en sens inverse sur le parcours de leur famille depuis la guerre jusqu’à nos jours.
Sa mère, née en 1914 (début de la première guerre mondiale) a été très vite privée de son père. A 24 ans, il a fait partie des premiers tués de la guerre de 14-18. Nicole Avril naît en 1939 (deuxième guerre mondiale). Quel est ce signe du destin qui fait naître la mère et la fille au commencement de deux guerres mondiales ? Dans ces générations de guerres, on parle peu.
Avec les mots de Nicole Avril, nous traverserons son enfance des bombardements, les heures passées dans la cave de la maison de Rambouillet à se protéger puis le départ pour Lyon sans oublier les vacances à Nieul-sur-Mer.
A l’âge de vingt ans, elle quitte le giron familial pour Paris sans vraiment prévenir ses parents … cela ressemble à une fuite. Quelques temps auparavant, elle a fait un séjour à Genève pour une interruption de grossesse. Elle était trop jeune, elle ne savait pas. Après son départ, elle s’apercevra qu’elle a été remplacée par un petit oiseau bleu, une perruche du nom de Ninou dont elle retrouvera les plumes dans une enveloppe en débarrassant l’appartement de ses parents à leur mort.
A Paris, elle se rapprochera de Valentin, un metteur en scène de caractère difficile. Elle a du mal à clôturer leur relation, qui pourtant, était infernale. Plus tard, elle rencontrera Jean-Pierre Elkabbach et ils ne se quitteront plus. Tour à tour elle sera, mannequin, comédienne et commencera à écrire.
Ma note : 3/5
Ce que j’en pense…
L’histoire de Nicole Avril est la sienne. Je n’ai pas été très « emportée » par le récit même si le sujet est plein d’émotions diverses.
Nous passons par une étude familiale de deux générations de guerre ou d’après-guerre jusqu’à la déclaration d’amour envers ses parents. Le père de l’auteure semble avoir une place affective plus prononcée mais sa mère n’est pas en reste, même si leurs relations ont été plus conflictuelles.
Trois parties composent cette écriture :
– la mort de son père.
– sa vie d’enfant, d’adolescente et d’adulte.
– la mort de sa mère (2004) et de son père (2007).
C’est lorsque nos parents disparaissent que nous voulons tout savoir de leur existence. Ce réflexe est certainement dû à leur absence. Pour écrire son histoire, Nicole Avril a revêtu son plus beau costume d’écrivain.
Ce récit est un témoignage personnel qui mélange autobiographie et histoire universelle, tout emprunt de délicatesse et de la juste distance entre la petite fille qu’elle a été et la femme de soixante-dix ans qu’elle est maintenant. Elle a conservé la légèreté des plumes de la petite perruche, Ninou.
EXTRAIT
Un mois a passé. Un peu plus d’un mois. Mes forces ont diminué au fur et à mesure comme si la nouvelle de ta mort s’était lentement répandue en moi, alourdissant mes gestes et mes pensées. J’ai tenté de réagir à la lourdeur du temps et je n’ai pu le faire qu’à la manière d’un écrivain. En écrivant.
Voyage en Avril
Auteure : Nicole Avril
Editions : Plon
Publication : Février 2010
Nombre de pages : 358
ISBN-10 : 225921147X
ISBN-13 : 978-2259211475
Catégories :Roman biographique
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